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samedi 28 juillet 2007

Un petit noir pour le moral


Qu'on l'aime serré, au lait ou long, le café fait partie de notre quotidien. Pour certains c'est l'indispensable booster du matin, pour les autres c'est un affreux excitant qui tache les dents. Eh bien, les producteurs de café viennent de lui trouver une vertus qui conviendra à tous les adeptes de la positive attitude. Le café serait bon pour le moral ! Selon des études américaines, des doses de caféines entre 60 et 300 mg (l'équivalent de 3/4 de tasse à 4 tasses) auraient un rôle bénéfique sur l'humeur des consommateurs. Plus de tonicité et de sociabilité !

(Source Blog Santé)

La vérité sur le café

Chaque Français n’en consomme que 5 kg par an, loin derrière les champions du monde scandinaves (plus de 13 kg par personne et par an), mais devant les Japonais qui ne jurent que par le thé. Comme Janus, le café est capable du meilleur comme du pire, et ce n’est pas forcément une question de dose.

Le café est déconseillé aux stressés

VRAI.
Deux à trois tasses de café par jour font l’effet d’un événement stressant : dans l’heure ou les deux heures, les hormones du stress (adrénaline, noradrénaline et cortisol) montent, la fatigue diminue et la pression artérielle s’élève (de 7 à 10 mm de mercure) et reste élevée plusieurs heures. Mais gare au se sevrage brutal, qui s’accompagne d’anxiété.

Le café rend vigilant

VRAI.
Et vérifié comme on pouvait s’y attendre par les scientifiques de l’armée américaine. Ils ont depuis 20 ans multiplié les études sur des soldats privés ou non de sommeil. Conclusion : dans les deux cas, la vigilance est meilleure après une dose de caféine, qu’il s’agisse de surveiller une station radar, retenir une information ou tirer sur une cible. Dernière étude en date : des soldats privés de sommeil pendant 72 heures réagissaient mieux et plus vite aux exercices de tir après avoir avalé 200 à 300 mg de caféine. La caféine agit en franchissant la barrière hémo-méningée et en activant des récepteurs à l’adénosine. L’armée US a fourni à ses troupes en Irak un chewing gum qui délivre une dose de 200 mg de caféine. Pour un effet optimal, les soldats de mission de nuit ont pour ordre de le mâcher à 3 h 00, 5 h 00 et 7 h 00 du matin.
Tharion WJ : Caffeine effects on marksmanship during high-stress military training with 72 hour sleep deprivation. Aviat Space Environ Med. 2003, 74(4):309-314

Le café augmente la fertilité chez la femme

FAUX
.
Au contraire, les femmes qui désirent un enfant (c’est également le cas pour les femmes qui allaitent) devraient réduire leur consommation de café, au même titre que l’alcool ou le tabac. Plusieurs études en apportent la démonstration, la plus récente étant britannique : selon ses auteurs, la fertilité diminue lorsqu’une femme boit plus de six tasses par jour. Ces femmes attendent beaucoup plus que les autres avant de tomber enceinte. Chez la future maman, la caféine à dose élevée pourrait augmenter les risques de fausse-couche, même si aucune explication biologique du phénomène n’est proposée. La plupart des chercheurs conseillent aux futures mamans de ne pas prendre plus de 250 mg de caféine par jour, soit l’équivalent de deux tasses et demi.
Hassan MA : Negative lifestyle is associated with a significant reduction in fecundity. Fertil Steril. 2004, 81(2):384-392

Le café diminue le risque de diabète

VRAI.

La plupart des études sur les facteurs de risque du diabète de type II convergent : le café protège. Ainsi, de 1982 à 1992 plus de 14 000 Finlandais hommes et femmes, ont été suivis. Résultat : les buveurs réguliers de café sont moins touchés par le diabète de type II que les autres. Deux inconnues subsistent. D’abord, la quantité de café qu’il faut boire pour prévenir cette maladie, les doses « efficaces » allant de trois tasses à plus de cinq par jour. Dans tous les cas, seuls sont concernés les gros buveurs de café, les vrais amateurs de petit noir. Autre inconnue, de taille, le mode d’action : la caféine réduirait l’intolérance au glucose par des mécanismes physiologiques qui demeurent mystérieux.
Tuomilehto J : Coffee consumption and risk of type 2 diabetes mellitus among middle-aged Finnish men and women. JAMA. 2004, 291(10):1213-129.

Le café fait des os plus solides

FAUX.
Le café pourrait être responsable d’une fuite de calcium et d’une diminution de la densité osseuse qui expose au risque d’ostéoporose. Pour une étude américaine, 96 femmes âgées de 71 ans ont été suivies. Dans le groupe des femmes qui consomment plus de 300 mg de caféine (soit environ trois tasses) la perte osseuse était plus importante trois ans plus tard que chez celles qui consomment plus de 300 mg de caféine. Seraient particulièrement menacées les femmes qui portent une mutation sur un gène qui code pour un récepteur à la vitamine D.
Hata M : Osteoporosis as a lifestyle-related disease. Nippon Rinsho. 2003, 61(2):305-313

Plus de café, c’est moins de calculs biliaires

VRAI.
Là aussi, un consensus existe chez les chercheurs. La consommation de 3 à 4 tasses quotidiennes de café caféiné peut réduire de 20 à 30% le risque de calculs vésiculaires. En revanche, aucun bénéfice à attendre du café décaféiné.
Leitzmann MF : Coffee intake is associated with lower risk of symptomatic gallstone disease in women. Gastroenterology 2002, 123(6):1823-1830.

Teneur en caféine d’une tasse de café :

Selon le mode de préparation
Café filtre : 60 -180 mg
Expresso : 40 -110 mg
Café soluble : 40 -110 mg
Selon le type de café ( pour 150 ml de café filtre)

Robusta : 100 - 250 mg
Arabica : 50 - 120 mg
Décaféiné : 1 - 6 mg
Source : Sante et café news


Le plein d’antioxydants


Qui dit « antioxydants », pense « fruits et légumes ». Ou thé. Mais rarement café. Et pourtant ! Une tasse de café renfermerait autant d’antioxydants que trois oranges. Une étude norvégienne a d’ailleurs étudié l’origine des apports en antioxydants chez 61 adultes. A la surprise générale, c’est le café qui arrive en tête. Environ 300 sortes d’antioxydants nageraient dans le fond de la tasse ou flotteraient dans les vapeurs de café. Ainsi, 150 ml de café en contiendraient 200 à 550 mg (contre 150 à 200 mg pour la même quantité de thé). Ces composés donnent au café son arôme et son goût. Les antioxydants neutralisent les radicaux libres et préviennent les maladies liées au vieillissement. De nombreuses études ont d’ailleurs trouvé que la consommation de café réduit le risque de cancer du côlon. Peut-être un effet de ses antioxydants.
Svilaas A : Intakes of antioxidants in coffee, wine, and vegetables are correlated with plasma carotenoids in humans. J Nutr 2004, 134(3):562-7.

Interview : Christophe Montagnon


Christophe Montagnon dirige le programme « café » au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, Montpellier). Les grains de café, qu’ils contiennent ou non de la caféine, n’ont aucun secret pour lui.

Combien de sortes de caféiers existe-t-il ?
Il existe 80 taxons (ou espèces) de caféiers. La plupart sont cultivés de façon anecdotique dans quelques régions du globe. Deux espèces occupent quasiment tout le marché : le Coffea arabica qui donne l’arabica et le Coffea canefora commercialisé sous le nom de robusta. Ces deux variétés sont les plus cultivées car elles ont les meilleurs potentiels agronomiques.

Quelles différences entre les caféiers arabica et canefora ?
Elles sont d’abord biologiques. L’arabica est tétraploïde (4n = 44 chromosomes) et autogame (auto-fécondation) alors que le canefora est diploïde (2n = 22) et allogame (mode de reproduction sexuée, ndlr). Les conditions de culture sont également différentes. Le premier aime les températures basses et donc l’altitude alors que le second préfère les plaines avec la chaleur et l’humidité. Les graines de l’arabica sont plus grosses que celles du canefora. Enfin, la composition des deux cafés est différente. L’arabica contient moins de caféine, plus de sucre et de matières grasses que le robusta. L’arabica est plus acide et plus aromatique mais le robusta fait plus de mousse et a un meilleur rendement de production.

Les Français sont-ils Arabica ou Robusta?
C’est 50-50 au dernier pointage ! Mais ce chiffre a fortement évolué car il n’y a pas si longtemps les deux tiers du café bu étaient du robusta. Aujourd’hui, dans le monde, on boit 35% de robusta et 65% d’arabica. Les Français ont longtemps consommé du café produit dans leurs colonies et c’était plutôt du robusta. Désormais ils rentrent dans la norme.

Comment fabrique-t-on du décaféiné ?
Grâce à la pression, on réussit à retirer, après la récolte, la caféine du café. Mais la recherche étudie d’autres méthodes. L’une des voies explorées est la transformation génétique. On essaie de fabriquer un café OGM sans caféine. C’est une voie de recherche délicate car les OGM n’ont pas forcément beaucoup de succès… La seconde voie de recherche est plus naturelle. Des Brésiliens ont en effet découvert cette année un caféier mutant naturellement sans caféine. On n’a pas encore de données sur son goût mais cette découverte est très intéressante. C’est un Coffea arabica non cultivé. Il y aura plusieurs années de sélection avant qu’il puisse être produit en grande quantité.

Et le café biologique ?
95% du café est bio car il est cultivé sans produit chimique et sans engrais. Les petites productions n’ont en effet pas les moyens d’investir dans les intrants (pesticides, engrais, fongicides…). En fait, la filière bio se différencie surtout dans les phases de stockage. Elle s’engage à ne pas utiliser de produits chimiques dans toute la chaîne de production

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