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lundi 24 septembre 2007

La voie de la simplicité pour soi et la planète


Mark Alan Burch,
Éditions Écososiété, 2003
Montréal, 237 p.

Les effets pervers du surtravail et de la surconsommation poussent un nombre croissant de personnes dans la voie de la simplicité volontaire. Dans son essai paru aux éditions écosociété (2003), Mark Alan Burch propose sa réponse à trois questions essentielles sur ce courant : Qu'est-ce que la simplicité volontaire ? Pourquoi opter pour ce mode de vie ? Et comment le mettre en pratique ?

En évoquant les racines philosophiques de la simplicité volontaire - de Lao Tseu à Fromm en passant par Tolstoï, Gandhi et bien d'autres - l'auteur nous fait prendre conscience à quel point ce courant, qui peut sembler révolutionnaire est ancien. De tout temps, des hommes et des femmes ont choisi de simplifier leur vie pour des raisons personnelles, sociales, environnementales ou spirituelles.

Ainsi, choisir la voie de la simplicité volontaire, c'est choisir de consacrer du temps pour se reconnecter avec ses besoins réels et profonds plutôt que de se laisser imposer des besoins multiples créés de toute pièce par la société de consommation. C'est aussi chercher à se recentrer en se donnant des buts plus cohérents avec nos valeurs en cessant notamment notre recherche éperdue de biens matériels qui nous oblige à consacrer l'essentiel de nos énergies à courir après l'argent. Certains choisiront de renoncer à des biens matériels et de vivre plus simplement pour s'impliquer et développer des relations de qualité au sein de leur famille et de leur communauté plutôt que d'accepter de sacrifier ces moments partagés par "manque de temps". Les raisons de s'engager dans la voie de la simplicité volontaire sont aussi environnementales. Dans ce contexte, l'auteur parle "d'alternative culturelle à la surconsommation" et nous propose de nous recentrer sur nos besoins réels et ainsi de réduire notre consommation. Il nous invite aussi à réviser nos choix de consommation pour des modes plus écologiques de transport, de production de nourriture, de logement et de loisirs.

Mais attention, la simplicité volontaire va bien au-delà du "consommer moins, dépenser moins, travailler moins". Mark Alan Burch insiste sur le fait que la simplicité volontaire n'est pas un but mais un moyen ou plutôt comme l'indique le titre de son livre, une voie de retour vers l'essentiel. La simplification de notre vie nous permet d'explorer le mystère de notre nature profonde, de nous poser les vraies questions, de donner un sens à notre vie. Cette réflexion sur le lien entre spiritualité et simplicité volontaire est sans doute l'apport le plus intéressant de ce nouveau livre sur un thème par ailleurs de plus en plus populaire.

Bien beau tout ça me direz-vous mais concrètement, comment vivre mieux avec moins? En cultivant ce que l'auteur appelle "l'attention", nos réflexes d'autoprotection face à l'intrusion de la publicité dans notre vie. En restant conscient du rapport entre l'argent, le temps et l'énergie que nous consacrons à la consommation et la satisfaction qu'elle nous procure. Tout cela de manière à trouver notre juste mesure et à faire nos choix en conséquence. Pour les lecteurs plus pragmatiques, Mark Alan Burch offre de nombreux conseils pratiques allant des exercices pour développer "l'attention" à des exemples de mode de consommation ou d'organisation plus respectueuses de l'environnement et plus solidaires tels que l'agriculture soutenue par la communauté ou les fiducies foncières communautaires.


S. Guyon

mardi 18 septembre 2007

Manger moins de viande pour sauver la planète

Laurent Suply (lefigaro.fr).

Selon une étude parue dans The Lancet, réduire la consommation de viande pourrait aider à combattre le réchauffement climatique.

Faudra-t-il comme La Fontaine, dire « Adieu veau, vache, cochon » pour sauver la Terre ? Selon une étude publiée dans la prestigieuse revue britannique The Lancet, une réduction globale de la consommation de viande aiderait à limiter le réchauffement climatique.

La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime en effet que le secteur de l’élevage à lui seul représente 18% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En France, le bétail compte pour 7% du « PRG » (pouvoir de réchauffement global, qui prend en compte l'effet de 6 gaz à effet de serre), derrière les véhicules particuliers (11%), mais devant les poids lourds (5.3%) (voir le rapport très détaillé du Citepa sur les polluants atmosphériques en France en PDF). Ces émissions calculées pour le bétail prennent en compte à la fois le transport du bétail et les rejets de méthane des systèmes digestifs des animaux.

Les auteurs de l’article préconisent donc de réduire au moins de 10% la consommation globale de viande. A l’heure actuelle, celle-ci s'élève à 100 grammes par personne et par jour dans le monde. Au rythme où croit la population humaine, le maintien de cette moyenne serait une catastrophe pour l’environnement, estiment Tony McMichael, de l'Université de Canberra, et John Powles, de l'Université de Cambridge. Une réduction à 90 grammes permettrait à peine de stabiliser les émissions de la « filière bétail ».


215 gr par jour et par Français

Mais toutes les viandes ne sont pas égales devant la pollution. Les ruminants, dont le système digestif à 4 estomacs rejette énormément de méthane, détiennent la palme du réchauffement climatique. Autrement dit, une vache "pollue" naturellement beaucoup plus qu'un cochon. 

Les auteurs estiment qu’une moyenne de 50 grammes par jour et par personne de ces viandes rouges est un maximum.

Les occidentaux devront donc se serrer la ceinture. Hamburger ou steak-frite, ils sont en effet, et de loin, les principaux consommateurs de viande. Selon la FAO, un Américain consomme 257 grammes de viande par jour, un Français 215 grammes, tandis qu’un Congolais peine à en trouver plus de 11 grammes, alors même qu’il a plus de chance de subir de plein fouet les effets du réchauffement climatique.

vendredi 7 septembre 2007

Je mange, donc je pense

Madame Figaro

Bonne nouvelle : le cerveau est un fin gourmet ! Avec le Dr J.-M Bourre (1), on retrouve le goût du vrai et du diversifié, et on se refait une santé…. mentale.

Paru le 01.09.2007, par Emmanuelle Blanc

Le Dr Jean-Marie Bourre le concède volontiers : en publiant la première édition de sa "Diététique du cerveau" (2) (éditions Odile Jacob), il n’aurait pas parié sa blouse blanche sur le succès d’un tel ouvrage. Il faut croire, pourtant, que la neurobiologie appliquée à la gastronomie passionne les foules : il a été vendu à plus de cent mille exemplaires, «toiletté» l’année dernière dans sa mouture poche*, traduit en cinq langues et distribué dans une vingtaine de pays ! Rencontre avec un homme passé maître dans l’art d’accommoder la cervelle !

Approuvez-vous Shakespeare qui affirmait : « Les grosses bedaines accompagnent les maigres cerveaux » ?

S’il entendait par là que la corpulence d’un homme présume de ses facultés intellectuelles, je ne suis pas d’accord. Le cerveau ne connaît ni l’obésité ni la maigreur, et sa structure n’est influencée ni par l’ampleur de l’appétit ni par celle du tour de taille ! En revanche, cette machine extrêmement complexe ne peut « produire » de la pensée qu’à condition d’être nourrie au sein de la diversité et de la qualité.




Il disait aussi : « Si des mets succulents enrichissent le corps, ils ruinent l’intelligence. » Votre avis ?

Là encore, je m’inscris en faux. D’abord parce qu’une nourriture insipide, ou jugée comme telle, induit
automatiquement une simplification de l’alimentation, laquelle dérive vers des carences, donc vers un mauvais fonctionnement cérébral. Ensuite parce que, sobre ou sophistiquée, la cuisine n’est jamais un luxe mais une nécessité. Pour trois raisons au moins. Une : elle élargit la palette des goûts, en crée de nouveaux et démultiplie ainsi les sources de plaisir. Plaisir qui stimule l’activité du cerveau et participe à son épanouissement. Deux : elle permet à certains aliments d’être consommables. Personne n’aurait l’idée de croquer dans une pomme de terre crue ! Trois : elle renforce parfois
la biodisponibilité des nutriments. La preuve… par l’oeuf, dont les protéines ne sont intégralement dégradées par les sucs digestifs, puis assimilées, que s’il est cuit. Si on le gobe, seulement la moitié d’entre elles sont absorbées


Le cerveau est donc un gastronome ?*
Tout à fait. Encore faut-il l’«éduquer». Car, contrairement aux autres espèces animales, choisir sa nourriture n’est pas, chez l’homme, un acte inné. Et si son instinct le pousse vers le sucre – carburant des cellules – et sa physiologie vers le sel – élément qui maintient l’équilibre hydrique du corps –, les autres saveurs doivent s’apprendre dès le plus jeune âge, comme on apprend à lire ou à compter.
Parce que l’enfance est une période où les neurones s’organisent, les connexions s’ajustent, les circuits se mettent en place. Or, tout nouveau stimulus est l’occasion d’activer ces mécanismes.

Y compris les stimuli gustatifs ?
Bien sûr. Une étude menée dans des écoles françaises a montré que les enfants «entraînés» à apprécier la saveur amère – comme celle des endives – ont de meilleures performances scolaires. Ce n’est évidemment pas le goût lui-même qui les rend plus intelligents, mais son apprentissage. Car ce dernier éveille l’esprit, exerce la curiosité, rend plus perméable à la nouveauté et participe donc au développement des capacités intellectuelles.

N’est-il pas difficile, pourtant, de décider un enfant à manger ce qu’il n’aime pas ?
Il faut insister, surtout quand on sait que certaines aversions alimentaires installées dans l’enfance le
resteront toute la vie. Celle pour le poisson, par exemple, a de grandes chances d’être définitive si elle n’a pas été enrayée avant l’âge de douze ans. Or, il y a dans cet aliment des nutriments très importants pour la structure du cerveau. À commencer par les oméga 3, dont un déficit peut causer une altération fine, mais irréparable, de son fonctionnement.

Le cerveau a-t-il des affinités nutritionnelles particulières ?
En fait, pour croître, survivre et fonctionner, toutes les cellules du corps, y compris celles du cerveau, sont tributaires d’une quarantaine de substances – treize vitamines, quinze minéraux et oligoéléments, quatacides gras indispensables et huit acides aminés essentiels – mais pas nécessairement dans les mêmes proportions. Ainsi, les cellules neuronales sont particulièrement gourmandes en acides gras (oméga 3 et oméga 6), en fer, en zinc, en iode, en sélénium et en vitamines B1, B3 et B12. Les glucides lents, enfin, constituent le carburant du cerveau, sous forme de glucose.

Que se passe-t-il en cas de carence ?
Heureusement, le cerveau est l’organe le plus protégé de tous : si l’un ou l’autre des nutriments vient à manquer, c’est lui qui est prioritaire sur les autres tissus, même si ceux-ci doivent en souffrir. En outre, les conséquences d’un déficit sont variables. Un manque de fer chez l’adulte provoquera, par exemple, une fatigue réversible, tandis qu’une déficience en iode du foetus pendant la vie intra-utérine
pourra causer un crétinisme, terme médical qui décrit une altération irrémédiable du développement cérébral. De même, un bébé carencé en oméga 3 pendant les deux premières années de sa vie risque, plus tard, d’avoir un coefficient intellectuel de cinq points inférieur à celui qu’il aurait dû présenter.

On «creuse» donc sa cervelle avec ses dents ?
Disons qu’une alimentation bien choisie, si elle ne permet pas de «fabriquer» un supplément d’intelligence, consolide et maintient le capital dont on dispose. Rien n’est pire que les modes
alimentaires qui imposent des privations et glorifient les restrictions. Comme nos ancêtres, nous sommes programmés pour manger varié et sans ostracisme. Si vous supprimez les glucides lents (pâtes, pain…) dans l’espoir de maigrir, ou tous les produits animaliers (viande, poisson, oeufs, lait et laitages…), vous risquez, au mieux, de fonctionner en sous-régime, au pire de devenir un «estropié» de la cervelle !



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Pour bien carburer

LES GLUCIDES LENTS.
Le cerveau en extrait le glucose, carburant dont il a besoin en permanence, sans à-coups, de jour comme de nuit. Et ses besoins sont énormes : il ne pèse que 2% du poids du corps mais s’approprie 20% de l’énergie apportée par l’alimentation – soit les deux tiers de la consommation nécessaire au coeur pour pomper 8600 litres de sang par jour! Aussi, chaque repas doit comporter un aliment de
cette famille (pain, pâtes, féculents, légumes secs, riz…).

LES ACIDES GRAS POLYINSATURÉS.
Le cerveau est l’organe le plus riche en graisses, après le tissu adipeux, et plus encore en oméga 3 et oméga 6. Les carences en oméga 6 sont exceptionnelles car ce sont des nutriments très courants dans les produits animaux et même végétaux. Les déficits en oméga 3, qui se traduisent par un léger dysfonctionnement cérébral, sont plus fréquents dans la mesure où les sources sont rares. Pour les éviter, il suffit de manger du poisson trois fois par semaine (en insistant sur les plus gras : sardine, maquereau, thon, saumon, anguille…), des coquillages régulièrement et de réserver une des deux cuillerées d’huile végétale conseillées par jour à une huile de colza ou de noix.

LE FER.
C’est lui qui permet aux globules rouges de transporter les quantités « industrielles » d’oxygène (20 % du total respiré) dont le cerveau a besoin. Une carence en fer provoque d’abord une fatigue, mais chez les étudiants, elle peut altérer les performances scolaires. À noter qu’une femme sur quatre, en France, présente un réel déficit. La solution : manger régulièrement du boudin – c’est le nec plus ultra des aliments riches en fer—, de la viande rouge, des poissons — du thon notamment — et des coquillages.

LES VITAMINES B1, B3 ET B12.
La première — présente dans le blé, le porc, les lentilles, les rognons — permet au cerveau d’utiliser le glucose; la deuxième —  viande blanche… —, d’équilibrer l’humeur et d’apaiser l’anxiété. Quant à la vitamine B12 — abats, poissons, fruits de mer… —, elle participe à la fabrication de certains neuromédiateurs qui assurent l’équilibre entre les circuits neuronaux. Un déficit peut conduire à une dépression.

LE ZINC.
Il participe, entre autres, aux mécanismes de la perception du goût et à l’olfaction. Sans lui, les aliments, devenus insipides, sont peu à peu abandonnés et les carences suivent. Manger des fruits de mer — en particulier des huîtres —, un steak, des foies de volaille et terminer par un fromage du type beaufort ou comté permet de ne pas en arriver là.


Docteur, c'est vrai ?

Les carottes rendent aimable.
FAUX. « Je ne sais pas si elles donnent les fesses roses, plaisante le Dr Bourre, mais on n’a jamais pu prouver qu’elles avaient une influence quelconque sur l’humeur ! »

Le poisson stimule l’intelligence.
VRAI. On a longtemps mis les vertus neuro stimulantes du poisson sur le compte de sa richesse en phosphore. Justice a été faite depuis la découverte des oméga 3: ce sont eux qui aident le cerveau à «phosphorer». Sans oublier l’iode des produits de la mer, dont une carence pendant la grossesse altère la construction et donc le fonctionnement du cerveau de l’enfant.

Les huîtres aiguisent la libido.
FAUX. Elles ont d’énormes vertus nutritionnelles, mais n’ont jamais démontré un quelconque effet
sur la sexualité.

Le chocolat chasse le bourdon.
PROBABLE. Déjà parce qu’il contient un certain nombre de substances, notamment du magnésium, qui présentent des propriétés pharmacologiques antidépressives. Mais plus encore parce qu’il procure du plaisir et que le plaisir agit sur le stress.

Le lait chaud aide à s’endormir.
VRAI, MAIS… «… on ne sait pas très bien pourquoi, note le Dr Bourre. Jusqu’à présent, on attribuait son effet hypnogène à la présence d’un acide aminé : le tryptophane. Aujourd’hui, on pense qu’il s’agirait d’une combinaison de plusieurs de ses substances, placées dans un ordre déterminé.
Une combinaison parfaite que le lait posséderait. »

samedi 28 juillet 2007

Un petit noir pour le moral


Qu'on l'aime serré, au lait ou long, le café fait partie de notre quotidien. Pour certains c'est l'indispensable booster du matin, pour les autres c'est un affreux excitant qui tache les dents. Eh bien, les producteurs de café viennent de lui trouver une vertus qui conviendra à tous les adeptes de la positive attitude. Le café serait bon pour le moral ! Selon des études américaines, des doses de caféines entre 60 et 300 mg (l'équivalent de 3/4 de tasse à 4 tasses) auraient un rôle bénéfique sur l'humeur des consommateurs. Plus de tonicité et de sociabilité !

(Source Blog Santé)

La vérité sur le café

Chaque Français n’en consomme que 5 kg par an, loin derrière les champions du monde scandinaves (plus de 13 kg par personne et par an), mais devant les Japonais qui ne jurent que par le thé. Comme Janus, le café est capable du meilleur comme du pire, et ce n’est pas forcément une question de dose.

Le café est déconseillé aux stressés

VRAI.
Deux à trois tasses de café par jour font l’effet d’un événement stressant : dans l’heure ou les deux heures, les hormones du stress (adrénaline, noradrénaline et cortisol) montent, la fatigue diminue et la pression artérielle s’élève (de 7 à 10 mm de mercure) et reste élevée plusieurs heures. Mais gare au se sevrage brutal, qui s’accompagne d’anxiété.

Le café rend vigilant

VRAI.
Et vérifié comme on pouvait s’y attendre par les scientifiques de l’armée américaine. Ils ont depuis 20 ans multiplié les études sur des soldats privés ou non de sommeil. Conclusion : dans les deux cas, la vigilance est meilleure après une dose de caféine, qu’il s’agisse de surveiller une station radar, retenir une information ou tirer sur une cible. Dernière étude en date : des soldats privés de sommeil pendant 72 heures réagissaient mieux et plus vite aux exercices de tir après avoir avalé 200 à 300 mg de caféine. La caféine agit en franchissant la barrière hémo-méningée et en activant des récepteurs à l’adénosine. L’armée US a fourni à ses troupes en Irak un chewing gum qui délivre une dose de 200 mg de caféine. Pour un effet optimal, les soldats de mission de nuit ont pour ordre de le mâcher à 3 h 00, 5 h 00 et 7 h 00 du matin.
Tharion WJ : Caffeine effects on marksmanship during high-stress military training with 72 hour sleep deprivation. Aviat Space Environ Med. 2003, 74(4):309-314

Le café augmente la fertilité chez la femme

FAUX
.
Au contraire, les femmes qui désirent un enfant (c’est également le cas pour les femmes qui allaitent) devraient réduire leur consommation de café, au même titre que l’alcool ou le tabac. Plusieurs études en apportent la démonstration, la plus récente étant britannique : selon ses auteurs, la fertilité diminue lorsqu’une femme boit plus de six tasses par jour. Ces femmes attendent beaucoup plus que les autres avant de tomber enceinte. Chez la future maman, la caféine à dose élevée pourrait augmenter les risques de fausse-couche, même si aucune explication biologique du phénomène n’est proposée. La plupart des chercheurs conseillent aux futures mamans de ne pas prendre plus de 250 mg de caféine par jour, soit l’équivalent de deux tasses et demi.
Hassan MA : Negative lifestyle is associated with a significant reduction in fecundity. Fertil Steril. 2004, 81(2):384-392

Le café diminue le risque de diabète

VRAI.

La plupart des études sur les facteurs de risque du diabète de type II convergent : le café protège. Ainsi, de 1982 à 1992 plus de 14 000 Finlandais hommes et femmes, ont été suivis. Résultat : les buveurs réguliers de café sont moins touchés par le diabète de type II que les autres. Deux inconnues subsistent. D’abord, la quantité de café qu’il faut boire pour prévenir cette maladie, les doses « efficaces » allant de trois tasses à plus de cinq par jour. Dans tous les cas, seuls sont concernés les gros buveurs de café, les vrais amateurs de petit noir. Autre inconnue, de taille, le mode d’action : la caféine réduirait l’intolérance au glucose par des mécanismes physiologiques qui demeurent mystérieux.
Tuomilehto J : Coffee consumption and risk of type 2 diabetes mellitus among middle-aged Finnish men and women. JAMA. 2004, 291(10):1213-129.

Le café fait des os plus solides

FAUX.
Le café pourrait être responsable d’une fuite de calcium et d’une diminution de la densité osseuse qui expose au risque d’ostéoporose. Pour une étude américaine, 96 femmes âgées de 71 ans ont été suivies. Dans le groupe des femmes qui consomment plus de 300 mg de caféine (soit environ trois tasses) la perte osseuse était plus importante trois ans plus tard que chez celles qui consomment plus de 300 mg de caféine. Seraient particulièrement menacées les femmes qui portent une mutation sur un gène qui code pour un récepteur à la vitamine D.
Hata M : Osteoporosis as a lifestyle-related disease. Nippon Rinsho. 2003, 61(2):305-313

Plus de café, c’est moins de calculs biliaires

VRAI.
Là aussi, un consensus existe chez les chercheurs. La consommation de 3 à 4 tasses quotidiennes de café caféiné peut réduire de 20 à 30% le risque de calculs vésiculaires. En revanche, aucun bénéfice à attendre du café décaféiné.
Leitzmann MF : Coffee intake is associated with lower risk of symptomatic gallstone disease in women. Gastroenterology 2002, 123(6):1823-1830.

Teneur en caféine d’une tasse de café :

Selon le mode de préparation
Café filtre : 60 -180 mg
Expresso : 40 -110 mg
Café soluble : 40 -110 mg
Selon le type de café ( pour 150 ml de café filtre)

Robusta : 100 - 250 mg
Arabica : 50 - 120 mg
Décaféiné : 1 - 6 mg
Source : Sante et café news


Le plein d’antioxydants


Qui dit « antioxydants », pense « fruits et légumes ». Ou thé. Mais rarement café. Et pourtant ! Une tasse de café renfermerait autant d’antioxydants que trois oranges. Une étude norvégienne a d’ailleurs étudié l’origine des apports en antioxydants chez 61 adultes. A la surprise générale, c’est le café qui arrive en tête. Environ 300 sortes d’antioxydants nageraient dans le fond de la tasse ou flotteraient dans les vapeurs de café. Ainsi, 150 ml de café en contiendraient 200 à 550 mg (contre 150 à 200 mg pour la même quantité de thé). Ces composés donnent au café son arôme et son goût. Les antioxydants neutralisent les radicaux libres et préviennent les maladies liées au vieillissement. De nombreuses études ont d’ailleurs trouvé que la consommation de café réduit le risque de cancer du côlon. Peut-être un effet de ses antioxydants.
Svilaas A : Intakes of antioxidants in coffee, wine, and vegetables are correlated with plasma carotenoids in humans. J Nutr 2004, 134(3):562-7.

Interview : Christophe Montagnon


Christophe Montagnon dirige le programme « café » au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, Montpellier). Les grains de café, qu’ils contiennent ou non de la caféine, n’ont aucun secret pour lui.

Combien de sortes de caféiers existe-t-il ?
Il existe 80 taxons (ou espèces) de caféiers. La plupart sont cultivés de façon anecdotique dans quelques régions du globe. Deux espèces occupent quasiment tout le marché : le Coffea arabica qui donne l’arabica et le Coffea canefora commercialisé sous le nom de robusta. Ces deux variétés sont les plus cultivées car elles ont les meilleurs potentiels agronomiques.

Quelles différences entre les caféiers arabica et canefora ?
Elles sont d’abord biologiques. L’arabica est tétraploïde (4n = 44 chromosomes) et autogame (auto-fécondation) alors que le canefora est diploïde (2n = 22) et allogame (mode de reproduction sexuée, ndlr). Les conditions de culture sont également différentes. Le premier aime les températures basses et donc l’altitude alors que le second préfère les plaines avec la chaleur et l’humidité. Les graines de l’arabica sont plus grosses que celles du canefora. Enfin, la composition des deux cafés est différente. L’arabica contient moins de caféine, plus de sucre et de matières grasses que le robusta. L’arabica est plus acide et plus aromatique mais le robusta fait plus de mousse et a un meilleur rendement de production.

Les Français sont-ils Arabica ou Robusta?
C’est 50-50 au dernier pointage ! Mais ce chiffre a fortement évolué car il n’y a pas si longtemps les deux tiers du café bu étaient du robusta. Aujourd’hui, dans le monde, on boit 35% de robusta et 65% d’arabica. Les Français ont longtemps consommé du café produit dans leurs colonies et c’était plutôt du robusta. Désormais ils rentrent dans la norme.

Comment fabrique-t-on du décaféiné ?
Grâce à la pression, on réussit à retirer, après la récolte, la caféine du café. Mais la recherche étudie d’autres méthodes. L’une des voies explorées est la transformation génétique. On essaie de fabriquer un café OGM sans caféine. C’est une voie de recherche délicate car les OGM n’ont pas forcément beaucoup de succès… La seconde voie de recherche est plus naturelle. Des Brésiliens ont en effet découvert cette année un caféier mutant naturellement sans caféine. On n’a pas encore de données sur son goût mais cette découverte est très intéressante. C’est un Coffea arabica non cultivé. Il y aura plusieurs années de sélection avant qu’il puisse être produit en grande quantité.

Et le café biologique ?
95% du café est bio car il est cultivé sans produit chimique et sans engrais. Les petites productions n’ont en effet pas les moyens d’investir dans les intrants (pesticides, engrais, fongicides…). En fait, la filière bio se différencie surtout dans les phases de stockage. Elle s’engage à ne pas utiliser de produits chimiques dans toute la chaîne de production

Autres articles :

lundi 23 juillet 2007

Régime OKINAWA

A 70 ans, vous n'êtes qu'un enfant, à 80 vous êtes à peine un adolescent, et à 90, si les ancêtres vous invitent à les rejoindre au paradis, demandez leur d'attendre jusqu'à 100 ans, âge auquel vous reconsidèrerez la question”. Telle est l’inscription gravée sur le rocher d’une petite plage d’Okinawa…

L’étude des centenaires d’Okinawa


Okinawa est une petite île japonaise qui fait de plus en plus parler d’elle. Et pour cause : elle détient le record mondial de longévité, avec près de 3 fois plus de centenaires qu’en France (33 centenaires pour 100 000 habitants, contre 11 en France). surpoids, cancers, ostéoporose, attaques cérébrales, maladies cardiaques : toutes ces maladies qui déciment nos populations occidentales sont beaucoup moins fréquentes sur cette île de 1,27 millions d’habitants, située dans l’archipel des Ryukyu, entre le Japon et Taïwan.

Un fait qui n’a, bien sûr, pas manqué de titiller la curiosité des scientifiques, lesquels se sont intéressés de prés au « cas Okinawa ». Dans le cadre de la vaste « Etude des centenaires d’Okinawa » (Okinawa Centenarian Study) initiée en 1976 et financée par le Ministère de la Santé du Japon, des centaines d’habitants d’Okinawa furent examinés à l’âge de 70, 80, 90, 100 ans. Conclusion : cette bonne santé et cette longévité ne découle pas d’un patrimoine génétique spécifique, mais bien d’un style de vie sain - et notamment une alimentation saine.

Les 10 principes de l’alimentation d’Okinawa


« Le gros problème de notre alimentation se résume globalement à ceci : elle n’est pas adaptée à nos besoins, ne tient pas compte de notre peu d’activité physique, de nos habitudes de vie » expliquent Anne Dufour et Laurence Wittner dans leur ouvrage « Le régime okinawa » (Ed. Leducs). Les habitants d’Okinawa – les anciennes générations tout du moins – ont su préserver une alimentation adaptée à leur mode de vie et activité, tout en sachant puiser dans les richesses de la nature. En voici résumés les grands principes.



1. Ne jamais manger plus que sa faim, voire même un peu moins
Le « hara hachi bu », consistant à ne s’alimenter que jusqu’à 80%, est une véritable habitude culturelle à Okinawa.

2. Consommer des aliments peu caloriques, mais riches en vitamines et minéraux
Les habitants d’Okinawa consomment des aliments à densité calorique (quantité de calories dans 100g d’aliment) basse (75 à 150 cal/100g) ou très basse (moins de 75 cal/100g).Soit :

- pour les céréales et féculents : riz, pâtes, semoule, maïs doux, patate douce, pomme de terre (vapeur ou à l’eau)

- légumes : tous, avec une mention spéciale pour le concombre

- fruits : tous, à l’exception des fruits séchés (raisin, abricot, figue, datte…) et des fruits oléagineux (noix, noisette, pistache, pignon, cacahuète…)

- poissons et coquillages : les poissons maigres, coquillages et crustacées

- produits d’origine animale : volaille (sans la peau), œuf, cheval, steak haché à 5% de MG

- fromages et desserts : salade de fruits, compote maison, yaourt nature, fromage très frais


3. 7 portions de fruits et légumes par jour
Les fruits et légumes ont tout bon ! Pour peu de calorie, ils nous apportent beaucoup : vitamines, minéraux, antioxydant, fibres, eau, mais aussi effet de satiété.

4. 7 portions de céréales complètes et/ou de légumes secs par jour + 2 plats à base de soja
Riches en sucres lents, vitamines, fibres et protéines, les céréales complètes sont très intéressantes nutritionnellement, à l’inverse de leur version raffinée (pâtes blanches, riz blanc, pain blanc,…)

5. Beaucoup d’épices, d’herbes et d’algues
Outre leur saveur, les herbes apportent vitamines et minéraux. Les épices ont quant à elles des vertus antibactériennes et préviennent l’oxydation du mauvais cholestérol. Enfin, les algues regorgent de minéraux, de fibres, de vitamines et d’antioxydants et sont de véritables anticholestérols naturels.

6. Du poisson 3 fois par semaine
Le poisson est le principal aliment d’origine animal de l’alimentation d’Okinawa. Il est choisi de préférence maigre et consommé cru - le fameux sashimi - poché ou grillé.

7. Très peu d’autres produits d’origine animale (viande, produits laitiers)
Les habitants d’Okinawa mangent en moyenne 18 moins de viande et 3 fois moins de produits laitiers que les occidentaux. Aux protéines animales, ils privilégient les protéines végétales, doublement gagnantes : elles sont vierges de mauvaise graisse et renferment différentes substances spécifiques au règne végétal et bénéfiques à notre santé : tanins, polyphénols, phytostérols…

8. Très peu d’alcool

9. Très peu de sucre et de sel
La tradition du dessert n’existe pour ainsi dire pas à Okinawa, et les produits préparés industriellement - gâteaux, bonbons,… - sont encore rares sur l’île. Les insulaires consomment donc près de 3 fois moins de sucres que nous, occidentaux. L’usage des épices, des herbes et des algues permet d’assaisonner les plats, et donc de se passer de sel.

10. Boire beaucoup d’eau et de thé
L’eau est la seule boisson indispensable au corps ; en outre, elle permet de drainer les déchets de notre organisme et de l’hydrater de l’intérieur. En prime, elle nous coupe l’appétit…

A vous de mettre en pratique ces principes !

Source : aufeminin.com

dimanche 15 juillet 2007

Les gestes simples pour sauver la planète

Les bases !
Si on débute dans l'écologie, voilà les règles fondamentales à connaître pour une consommation responsable et respectueuse de notre environnement.
Pour les habitués, cela peut être la "piqûre de rappel", et cela ne fait de mal, en plus, c'est assez marrant à faire : c'est deux mecs, enfin un mec qui représente le OUI, celui qui donne de l'importance aux gestes à faire pour sauver la planète, et ce même mec, un autre lui qui représente le NON, celui qui ne se préoccupe pas trop du problème de la crise climatique. Il suffit de glisser divers objets du quotidien sur la case OUI et la case NON, pour connaître les conséquences de chaque comportement.
Le OUI, pour lui, le petit "détail" compte ! Le NON, lui, se trouve trop "class" pour faire le moindre effort. Faites le jeu. ÇÀ va vous distraire.



Finalement, le NON, son seul potentiel, c'est d'être une vraie "tête à claque", un authentique "naze", non ? Faudrait pas qu'on commence aussi à se laisser aller, on risquerait de lui resssembler :-/ Personnellement, je n'ai strictement aucune envie de ressembler à çà.

Pour le potin, je dirais que cette "pub" de la compagne d'alerte d'Al Gore sur la crise climatique, ressemble à celle de Apple "Je suis un PC, je suis un MAC"
Al Gore, à l'origine du documentaire "Une vérité qui dérange", a piqué l'idée de Steve Jobs, PDG d'Apple. Normal, Al Gore est membre du Conseil administratif d'Apple, ils sont potes, et de plus, Steve appelle à la candidature d'Al pour les prochaines élections présidentielles des Etats-Unis.

dimanche 8 juillet 2007

Electricité verte

Le marché s'ouvre à l'électricité verte. C'est le moment de tourner le dos au nucléaire, (solution irréaliste pour résoudre le problème du réchauffement climatique) et de se convertir à l'électricité verte. Voici le classement des fournisseurs en France. Le choix est vite fait !

Le schéma ci-contre présente la note globale obtenue
par chaque fournisseur

Selon le classement Écolo Watt de Greenpeace, Enercoop apparaît de très loin comme le seul fournisseur d'électricité à proposer aux consommateurs une offre écologique sérieuse. À part GEG Sources d'énergies, qui atteint un niveau moyen, tous les autres opérateurs réalisent des performances globales mauvaises (Poweo, Electrabel, Gaz de France), voire catastrophiques (EDF et Direct Énergie). Écolo Watt est un système de notation qui classe les fournisseurs avec un double objectif : d'abord aider les consommateurs à s'y retrouver et éclairer leur choix, et ensuite mettre en valeur les opérateurs qui adoptent une démarche résolument écologique.
Opter pour un fournisseur d'énergie bien noté par Écolo Watt, c'est faire la révolution énergétique à la maison !

Retrouvez le classement complet sur :
www.revolution-energetique.com

Le Classement - Le Rapport

samedi 30 juin 2007

La bulle verte grossit

Quand la finance américaine mise sur les « clean techs »

Le président Bush néglige la lutte contre le réchauffement climatique. Mais le business, lui, « verdit » : les profits de demain sont dans le développement durable


De notre correspondant aux Etats-Unis

Etre salué par Bono devant 20 000 fans en délire, voilà qui n'arrive pas souvent aux businessmen milliardaires. C'est pourtant ce qui s'est passé à l'Oakland Arena, quand le chanteur de U 2 a lancé au public : « Je veux remercier... John Doerr. » La plupart des ados présents ont dû se demander qui était ce John Machin. Les autres ont souri : Doerr, le venture capitalist le plus puissant de la Silicon Valley, canonisé par une pop star ! Belle consécration pour l'icône de la révolution écolo qui enfièvre la Silicon Valley. Kleiner Perkins, son entreprise de capitalrisque, a investi 200 millions de dollars dans une quinzaine de start-up de clean tech, ces technologies propres qui, prophétise Doerr, « représentent sans doute l'opportunité économique la plus grande du XXI e siècle ».
Outrancier ? Cherchez dans la presse américaine, vous n'entendrez presque jamais parler de « bulle verte ». Le terme évoque une comparaison avec la bulle internet qui laisse les Américains sceptiques. Oui, les capitalistes se ruent sur des embryons de sociétés qui ne feront pas de profits avant des années, à supposer qu'elles survivent. Mais l'enthousiasme pour le clean tech n'a rien d'une mode passagère : c'est toute l'Amérique qui s'est prise de passion pour la lutte contre le réchauffement de la planète. Au Congrès, plus de 12 propositions de lois sont en discussion ; dans les Etats, plus de 300. A l'Ouest, Schwarzenegger a pris la tête de la croisade en signant une « loi sur les solutions au réchauffement de la planète » qui prévoit de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, et de 80 % d'ici à 2050. A l'Est, Michael Bloomberg veut faire de sa ville de New York une ville exemplaire, tandis que les Etats de la Nouvelle-Angleterre se sont eux aussi fixé des objectifs de réduction ambitieux.


Dans les entreprises, la compétition est engagée pour décrocher la timbale du groupe le plus vert. Certains groupes, comme General Electric, sont encore loin d'avoir accordé leurs pratiques avec leurs beaux discours. Mais d'autres ont pris le taureau par les cornes. Ray Anderson, le PDG d'Interface, géant mondial de la moquette, a transformé de fond en comble « une compagnie qui était tellement gourmande en produits pétroliers qu'on aurait pu la considérer comme faisant partie de l'industrie chimique », dit-il. Après onze ans d'efforts, Interface a réduit de 56 % ses émissions de gaz à effet de serre, tandis que la consommation d'eau a diminué des deux tiers. Son objectif : un impact nul sur l'environnement d'ici à 2020. Autrement dit, « ne rien prendre à la Terre qui ne soit rapidement et naturellement renouvelable, et ne pas endommager la biosphère » . Cerise sur le gâteau, la croisade écolo d'Interface a été« incroyablement bénéfique sur le plan des affaires », confie Anderson, faisant écho à ce que prédit Schwarzenegger : la Californie, sixième économie mondiale, régnera demain sur les technologies propres comme elle domine aujourd'hui l'entertainment ou le high-tech. Derrière cette vogue écolo qui balaie l'Amérique et remplit les numéros spéciaux des magazines couve un débat qui promet d'être animé. Il ne s'agit plus du débat sur la réalité du global warming : Bush, qui a fait perdre huit ans au pays en niant la réalité du phénomène, n'a plus aucune crédibilité sur la question, et sa demi-conversion sur le tard ne suscite que les ricanements. Non, le vrai bras de fer se joue entre ceux qui préconisent une solution technologique, sans effort exagéré de la part de l'Américain moyen, et ceux qui crient à l'urgence et à la nécessité de réformer en profondeur une société de gaspillage. Schwarzie, le VRP du green tech, se situe plutôt dans le premier camp ; Gore, le « Goracle » qui sonne le tocsin, dans le second. Il a qualifié de « disgrâce déguisée en succès » le sommet du G 8, et il juge inadéquats les textes en discussion au Congrès si l'on veut réduire spectaculairement les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050.


Les dernières statistiques lui donnent raison : la consommation d'essence ( 541 milliards de litres !), de charbon et d'électricité continuera à augmenter de 1 % à 2 % cette année aux Etats-Unis. Le prix du litre de super s'est envolé, le pays dépense 1, 25 milliard de dollars chaque jour pour faire le plein, trois fois plus qu'il y a cinq ans ; mais malgré cela, les conducteurs avalent 8 % de kilomètres de plus qu'il y a cinq ans. Al Gore peut reprendre son bâton de pèlerin - l'Amérique est très, très loin du compte.

Philippe Boulet-Gercourt
Le Nouvel Observateur

Charles, le prince vert

ICÔNE ÉCOLO

Avant, le prince Charles était considéré comme un vieux garçon un peu ringard. Avec ses costumes surréels, ses lubies sur l'agriculture biologique, « le prince qui parlait aux plantes », comme l'avait surnommé la presse britannique, était à peine sortable. Les rustres ! Ils n'avaient pas compris à quel point « HRH »(« His Royal Highness », Sa Royale Majesté ) était un visionnaire ! Car aujourd'hui l'Europe découvre qu'elle a, elle aussi, son Al Gore. L'héritier du trône est devenu l'icône de la planète écolo. A tel point que le Musée Madame-Tussauds vient de dévoiler une nouvelle statue écologiquement correcte du prince ( la cire a été recyclée de l'ancien modèle et les ajouts sont en cire d'abeille 100 % bio ). Couronné du prix du Global Environment Citizen de Harvard, Charles fraie désormais avec Al Gore, Meryl Streep et toutes les stars vertes du moment. Et il n'hésite pas à haranguer les entreprises. Récemment il a rencontré les PDG de Wal-Mart et de Tesco pour leur demander de réfléchir sur un étiquetage de leurs produits qui détaillerait la provenance, histoire de faire réfléchir les consommateurs aux gaspillages énergétiques occasionnés par ces haricots du Chili ou ces kiwis de Nouvelle-Zélande.
Cela fait un petit bout de temps que le « green prince » se passionne pour l'environnement. Businessman à ses heures, il a flairé le filon avant tout le monde. En 1990, il crée sa société Duchy Originals qui propose des cookies, des confitures, des cosmétiques et toute une gamme certifiée 100 % bio : tout vient de fermes ou directement de Highgrove, la résidence d'été de ce prince-farmer. Et ça marche : la société a engrangé 2, 3 millions de dollars de profits l'an dernier. « Sa Majesté est très impliquée dans le choix des produits. Surtout les cookies, qu'elle affectionne particulièrement . Elle a peint elle-même certaines des étiquettes », nous racontait ainsi Belinda, la patronne opérationnelle de Duchy Originals.


Le prince de Galles s'emploie aussi à donner le bon exemple. Il a commandité un audit « empreinte carbone » de tout le train de vie de la famille royale et s'est engagé à réduire de 25 % ses émissions. Les résidences princières ont été converties à l'énergie verte, sa Jaguar et sa Land Rover ne roulent plus qu'en biodiesel et resteront de toute façon, c'est promis, plus souvent au garage, le prince s'étant engagé à prendre le train autant que possible. Mais voilà, Charles, invité partout dans le monde pour ses obligations royales, a couvert 115 000 kilomètres et donc généré 32, 5 tonnes de CO 2 l'an dernier. Impitoyable, la presse britannique ne s'est donc pas privée d'épingler notre pauvre Charles, l'accusant d'être allé chercher son prix environnemental aux Etats-Unis en avion, alors qu'une vidéoconférence aurait fait l'affaire. Même polémique pour les vacances annuelles au ski à Klosters en Suisse. Exemplaire, Charles a finalement décidé d'annuler le voyage. Tout comme il a renoncé aux matchs de polo : pour des raisons d'agenda, il devait s'y rendre en hélico... Impossible ! En fait, le seul talon d'Achille de notre champion vert, c'est sa femme, Camilla. En mai, la duchesse de Cornouailles n'a pas eu le courage de renoncer au jet privé et au plaisir d'une croisière en Grèce. Le prince est resté tout seul en Angleterre, dans sa résidence bio de Highgrove. C'est dur d'être un héros.

Doan Bui
Le Nouvel Observateur

Etes-vous « créatif culturel »?

Comme 38 % des Français...

Etes-vous « créatif culturel »?

Ils mangent bio, consomment durable et fascinent les stratèges du marketing. Portrait d'une avant-garde très convoitée

C'est une tribu au nom malsonnant, dont vous êtes peut-être membre sans le savoir. On les appelle « créatifs culturels », et s'ils ne font pas la une des journaux, les cabinets de tendance planchent très sérieusement sur leurs us et coutumes. A la pointe du buycott ( l'achat responsable ), les « créa cul » mangent plus de légumes que de viande, achètent souvent bio, souvent équitable, privilégient les lessives écolos, les ampoules basse consommation et n'aiment ni les emballages ni le dernier cri en matière de high-tech. Ils regardent peu la télé, lisent des romans, pratiquent le bénévolat et les activités artistiques...
Grande est la tentation de réduire cet escadron vertueux à une énième variante des bobos. Mais voilà : leur existence est attestée par une très sérieuse enquête sociologique, qui fut d'abord menée aux Etats-Unis à la fin des années 1990. Un peu par hasard, Paul H. Ray et SherryAnderson découvrent cette catégorie de citoyens qui, sans s'être concertés, inventent une culture commune de vie et de consommation ( d'où « création culturelle ») hors des clous de l'American way of life . Selon les deux chercheurs, ces énergumènes représenteraient quand même un quart de la population yankee.
Leur livre ( 1 ), paru en 2000, a donné des idées à une fondation européenne, le Club de Budapest : importer le questionnaire sur le Vieux Continent, pour voir si la proportion est la même. Les résultats de l'enquête hexagonale, supervisée par le sociologue Jean-Pierre Worms, viennent de tomber ( 2 ). Ils révèlent que, chez nous, les « créa cul » représentent, en comptant large, 38 % des citoyens. Un chiffre énorme... mais pas tant que ça.


Car les créatifs culturels ne sont pas des fanatiques. Et si, dans leurs rangs, on trouve des adeptes de la décroissance, ce mouvement écolo radical qui prône de consommer moins pour épargner la planète, l'étude montre un tout autre visage : celui de personnes soucieuses surtout de consommer différemment. Une philosophie partagée par une mouvance, le Mouvement Vraiment durable ( MVD ) un think tank français de pro motion du développement durable, qui a un parrain de marque, le philosophe Gilles Li povetsky, grand théoricien de l' « hyperconsommation ». Leur credo, résumé par le président du MVD, Alexis Botaya : « Les décroissants posent les bonnes questions mais, soyons honnêtes , donnent des réponses impraticables. Peut-être que, dans le futur, on consommera moins. En attendant, il faut surtout tâcher de consommer mieux. »
Une idée prônée outre-Atlantique par les nombreux adeptes du site d'information écolo treehugger. com, que les médias américains surnomment la « CNN verte ». Leur gourou, le beau Graham Hill, a un objectif clair : « Améliorer votre qualité de vie tout en réduisant les impacts négatifs sur l'environnement . » En somme, le beurre ( bio ) et l'argent du beurre.

( 1 ) « L'Emergence des créatifs culturels », Editions Yves Michel. ( 2 ) « Les Créatifs culturels en France », Editions Yves Michel.

Arnaud Gonzague
Le Nouvel Observateur

Un si bio mariage

L ' AMOUR « ÉCOSEXUEL »

On connaissait le métrosexuel ( le garçon qui s'épile le torse et se tartine de trois crèmes anti-radicaux libres ), l'übersexuel ( le supermâle tout poilu trop viril pour utiliser du déodorant ). Bienvenue à l'écosexuel, le nouveau concept qui fait fureur dans le milieu du dating ! Un spécimen humain à se faire pâmer de désir puisque, tous les socioexperts vous le diront, le vert n'a jamais été aussi tendance qu'aujourd'hui. Notre écosexuel est donc un être socioresponsable, qui mange bio et équitable, adepte de couches lavables et de voitures hybrides. Un mix de Nicolas Hulot et d'Al Gore. Plus sexy, tu meurs !
Aux Etats-Unis, les sites de rencontres certifiés écosexuels fleurissent déjà comme les cerisiers - sans OGM - au printemps. Sur Earth Wise Singles, vous aurez la garantie de rencontrer des « amis de notre mère la Terre », des fans de « jardinage organique », tous « concernés par les droits de l'homme et la paix dans le monde ». Sur Green-Passions ( Passions vertes, cela ne s'invente pas ), on vous promet du dating 100 % green, avec la photo d'un monsieur qui étreint un arbre. Plus pointu, Vegan Passions ( Passions végétariennes ) vous permet de consulter une galerie de photos de célibataires végétariens. Gare cependant ! Rencontrer l'âme soeur écologique n'est pas une mince affaire. Le « San Francisco Magazine » raconte ainsi les déboires de Rachel, très à cheval sur la verte étiquette. Pas question pour elle de flirter avec quelqu'un qui ne recycle pas. Elle admet à la limite le port de chaussures en cuir - une matière animale, beurk ! -, mais à condition que le candidat pense sérieusement à se dégoter une paire en chanvre. La miss s'était trouvé l'homme de ses rêves, mais - horreur ! - un jour, au petit-déjeuner, il s'était commandé du bacon et avait mis de l'aspartame dans son café ! Elle a rompu.


Une fois l'âme soeur dénichée arrive alors vite l'épineux problème du mariage. Heureusement, les wedding planners spécialisés dans l'éthique et le bio sont là pour vous aider. Le business explose : aux Etats-Unis, le premier Salon du Mariage bio aura lieu à Seattle en janvier 2008. Même folie en Grande-Bretagne, où le vert est le nouveau blanc. Au programme de la fête ? Une robe en coton équitable, ou au moins chinée d'occasion, histoire de faire la chasse au gaspi. Des petits fours bio, of course. Des fairepart en papier recyclé ( ou mieux, juste des e-mails ). Un système de covoiturage pour les invités. Et évidemment les mariés proposeront de compenser les émissions de carbone inévitables en ce jour béni ( ben oui, faut bien déplacer les tantes, papis et mamies, et tous les copains, le mariage en vidéoconférence, c'est pas trop convivial ) grâce à des donations ou en offrant la plantation d'un arbre par invité ! Surtout pas de lancers de confettis ! « Préférer le millet organique », nous conseille ainsi l'un des innombrables blogs consacrés à la question.
La France compte elle aussi déjà quelques adeptes du mariage bio. « Mais pour l'instant ils doivent plutôt faire appel au système D. C'est pour cela que nous avons décidé de nous lancer sur ce créneau », explique Anne-Sophie Lesage, de l'agence de wedding planner Histoires d'envie. Mike Metz, 33 ans, s'est lui aussi mis à organiser des événements écologiquement corrects, mariages, séminaires, etc ., avec son agence Passeurs d'Ethique. Il est directement impliqué dans l'histoire car il prépare depuis deux ans sa propre noce bio, qui aura lieu début juillet : une célébration 100 % verte avec dons d'arbres sur la liste, légumineuses oubliées au menu ( pour préserver la biodiversité ) et tutti quanti... Son voyage de noces ? « On hésite entre le Bhoutan en train et en vélo , ou l'Australie en bateau. On prendra trois à quatre mois... »


Mike est un vrai écosexuel qui refuse la consommation « conventionnelle » . « Chez nous, on a presque tout en alternatif, cosmétiques , nourriture, vêtements ... » Sa seule entorse ? « Notre maison. C'est du béton , on l'a réaménagée avec un système d'aérothermie , beaucoup moins glouton en énergie , mais on n'est pas satisfait. On réfléchit sérieusement à se faire construire une maison en bois. » Mike et sa future femme sont des héros. Ils ont deux enfants en bas âge et ils utilisent des couches lavables, sacrifice ultime ! « Juste une question d'organisation », réplique modestement Mike, qui avoue que sa future femme était moins « radicalement engagée » que lui et que sa conversion a été « progressive » . Novice, elle a encore quelques « mauvais réflexes ». Comme celui d'acheter du maïs en conserve. « Même bio, il n'est pas toujours certifié sans OGM ! »,
rappelle Mike. C'est tout un art, d'être écosexuel...

Doan Bui
Le Nouvel Observateur

Consommer intelligent !

Bio, éthique et durable

Nous sommes tous schizophrènes. Consommateurs, mais aussi citoyens effarés par la dégradation de notre environnement, les inégalités de la mondialisation et la menace du réchauffement climatique. La solution ? Consommer mieux. Mais oui, c'est possible ! Sans renoncer à la qualité et au style, comme le prouve le supplément guide proposé par « le Nouvel Obs » pour s'y retrouver dans une offre foisonnante... Et pour décrypter la stratégie des multinationales qui, elles aussi, se lancent à la poursuite des « alterconsommateurs »

C'est un gentil pingouin vert avec un gros M sur lui... Pour sa mascotte, l'enseigne citybobo Monoprix a choisi l'animal le plus tendance du moment. Entre « la Marche de l'empereur » et « Happy Feet », on se demandait pourquoi ce bipède dandinant enflammait les coeurs. La réponse était sur le site de Monoprix : le manchot, « personnage emblématique et attendrissant » dont « le mode de vie n'est pas sans rappeler le nôtre » ( ah bon ?), est l'un de ceux qui souffrent le plus des atteintes à l'environnement. Cette première victime collatérale du réchauffement climatique est donc tout simplement l'emblème de l'engagement de Monoprix en faveur de la génération DD. DD, comme développement durable. Oubliez la semaine du blanc ! Cette année, c'est la semaine du vert, alias la semaine génération DD, qui a fait le plus grand tintamarre promotionnel. Car chez Monoprix on ne jure plus que par le vert : l'enseigne a été la première à mettre en avant les Max Havelaar et compagnie, mais elle a son propre label, Monoprix Bio et Monoprix Vert. Elle a sa ligne d'habits en coton bio et équitable, qui font un carton ( + 50 % en 2006 ). Ses voitures de livraison roulent au gaz naturel. Vive les pingouins, décidément... On les appelle les DD. Les alterconsommateurs. Les « créa cul » - pour « créatifs culturels » ( lire notre encadré p. 14 ) . Ou, plus pointu, les lohas : Lifestyles of Health and Sustainability ( modes de vie autour de la santé et du développement durable ), un nouveau mouvement qui fait fureur aux Etats-Unis et au Japon, où se multiplient les cafés et les magazines lohas. « Aux Etats-Unis , le marché loha représente au bas mot 200 milliards de dollars : plus aucune marque ne peut désormais l'ignorer », dit ainsi Gwyne Rogers, de Natural Marketing Institute, un institut d'études américain. Qui va lancer une étude - encore une ! - sur les lohas européens. Une tribu qu'on ne peut désormais plus rater. En témoigne l'ouverture début juin de Whole Foods Market, à Londres, le plus grand supermarché bio d'Europe, avec queues interminables et scènes d'émeutes et de piaillements. Qui aurait cru que les couches sans chlore et les pains au millet biologique déclencheraient la même frénésie que Kate Moss chez TopShop ou Lagerfeld chez H & M ? Qu'on se le dise, être écolo est au top de la tendance. Regardez Al Gore. Depuis qu'il s'est métamorphosé en héraut anti-CO 2, l'ex-loser à la présidentielle est désormais « la nouvelle rock star américaine » pour le « Washington Post ». Fêté aux Oscars pour son documentaire, Gore est devenu le chouchou du milieu de la mode, qui se l'arrache pour ses défilés : le designer Marc Jacobs vient même de sortir des tee-shirts « Al Save Us » ! Les stars en tout cas votent déjà pour Al. Le magazine glamour « Vanity Fair » a consacré au printemps un numéro spécial vert aux célébrités les plus écolos. George Clooney, Robert Redford, ou bien Leonardo DiCaprio, dont le prochain film, « la 11 e Heure », est consacré au réchauffement climatique : l'idole des filles est aussi total-DD dans sa vie, il roule en hybride, s'est converti à l'énergie solaire... En Angleterre, les ravissantes Heather Graham et Sienna Miller ne jurent plus que par le CO 2 workout , le régime anti-CO 2, qui vous fait réduire non votre apport calorique, mais vos émissions de carbone. Et ce mois-ci, c'est « Rolling Stone » qui lui aussi offrait à ses lecteurs un numéro vert : ozone, sex and rock'n'roll.


S'afficher plus vert que vert ? Les grandes entreprises ont entendu le message. Le pétrolier BP s'est ainsi relooké avec un nouveau logo en forme de fleur verte et tente de faire oublier son nom, British Petroleum, reconverti en un habile « Beyond Petroleum ». Total chante les vertus de ses énergies éoliennes dans des champs de blé ondoyant sous le vent, et tant pis pour l' « Erika »... Leroy-Merlin nous fait rêver de maisons « où l'air est plus pur ». Renault achète des pages de publicité verte pour son programme Eco 2, histoire de rattraper la coolissime Toyota Prius, devenue le symbole de la génération DD. La déferlante est telle qu'on commence à parler de greenwashing, enfin plutôt de « blanchiment écologique » . L'Alliance pour la Planète, qui regroupe plusieurs ONG écolos, a d'ailleurs décidé de réagir en créant un Observatoire indépendant de la Publicité pour contrôler les dérives. L'Alliance a ainsi déjà mis au piquet plusieurs pubs écolo-incompatibles. On se régale ! Il y a le « moteur qui respire » de la Range Rover, les 4 x 4 étant particulièrement forts pour se la jouer nature sauvage. Les camions Iveco et leur slogan croquignolet : « Le nouveau geste pour l'environnement : rouler en camion. » Ou encore Mitsubishi qui se vante d'avoir été créé « au pays des accords de Kyoto »... Alors beaucoup de blabla et pas d'actions ? Pas si simple. « Les entreprises ont mûri sur le sujet. Il ne s'agit plus de faire du mécénat et de se donner bonne conscience. Celles qui se contentent de faire des annonces pour la galerie risquent d'avoir un retour de bâton car les ONG sont hypervigilantes ! », dit Elisabeth Laville, consultante en développement durable. Gare au ripolinage... A l'heure des boycotts sur internet, de la montée en puissance des associations de consommateurs via les blogosphères, l'information circule vite, très vite. Sans compter la multiplication des agences de notation éthique comme Vigeo, dirigée par Nicole Notat. Les fonds ISR ( comprenez investissement socialement responsable ) pullulent. Bref, les financiers commencent sérieusement à s'exciter sur le sujet. A la City, à Londres, le nouveau secteur chaud des traders, c'est la spéculation autour des crédits carbone. Julian Knight, virtuose spécialiste du secteur, confirme : « Certains ont fait du 100 % l'an dernier . » L'ex-golden boy a utilisé son expertise financière pour créer une agence caritative hyperambitieuse, Global Cool, qui, outre l'organisation de concerts type Live Aid, s'est spécialisée dans le rachat de crédits carbone.« Mais nous, nous les retirerons du marché . Le but est de faire monter le cours à terme. Pour qu'il soit effectivement de plus en plus avantageux pour les entreprises de réduire leurs émissions . » Le capitalisme sauce verte...


L'autre avantage d'avoir une stratégie spéciale DD ? « C'est une façon de souder le personnel en interne. Et d'attirer la nouvelle génération de jeunes diplômés », dit Thierry Maillet, auteur de « Génération participation ». Ce n'est pas l'agence BBDO, qui vient de créer la filiale Citizen qui va se charger des questions « éthiques », qui le démentira : « Si vous saviez toutes les candidatures qu'on a. Tous les HEC et autres qui postulent demandent cette filiale ! », dit Pascal Couvry, de BBDO. En fait, c'est bête comme chou. Les entreprises ont compris que la stratégie DD, c'était tout bénef : ça peut faire du bien à leur bilan, leur gestion du personnel et leur Shareholder Value . « Et de toute façon , ce sont leurs futurs marchés et leurs marges qui sont en jeu ! » dit Elisabeth Laville. Prenez le secteur des cosmétiques. Depuis les offensives des associations de consommateurs sur la nocivité de certains produits, comme le paraben contenu dans les crèmes de beauté, on s'agite frénétiquement pour développer la niche bio. Le rouleau compresseur L'Oréal, machine de guerre marketing, a racheté l'an dernier à prix d'or Body Shop, célèbre pour ses crèmes pour pieds à la menthe venue de Côte-d'Ivoire, 100 % équitable, et ses onguents beurre de cacao total-DD. « Et on a également racheté Sanoflore, un spécialiste de la cosmétique bio. A terme, on espère que les innovations de leurs labos pourront être utilisées dans nos produits grand public », explique-t-on chez L'Oréal. Même offensive dans la mode, où l'on ne jure plus que par les nouvelles fibres écolos renouvelables ( ça tombe bien, les matières synthétiques coûtent de plus en plus en cher avec la hausse du pétrole !). Très tendance dans les magazines féminins, la fibre de bambou, l'ortie, voire le chanvre. Les aventureux essaieront les chaussettes en maïs fermenté ou les matières à base d'algues et de bois de la marque Ekyog, qui en plus auraient des « vertus anti-inflammatoires et antidémangeaisons ». Des produits réservés aux biocoops et autres repaires DD ? Même pas. Aujourd'hui, les shoppeuses les plus insouciantes de leurs empreintes carbone ne peuvent plus passer à côté du phénomène : Celio ou H & M viennent par exemple de lancer leur propre ligne en coton bio et équitable. « Rajouter la dimension écolo , c'est une façon de valoriser l'acte d'achat . C'est pour cela que nous parlons d'ego-logie », dit ainsi François Lamotte, de l'agence W et Cie. Et tant pis pour les « décroissants », les militants de la non-consommation et autres « no-logo » qui n'ont plus que leurs yeux pour pleurer ! L'individu CO 2-correct n'a pas l'intention d'aller se réfugier dans le Larzac, mais plutôt de flâner en toute bonne conscience dans les centres commerciaux. Moins consommer ? Tu parles ! Bienvenue dans l'ère de l'écologie de marché.

Doan Bui
Le Nouvel Observateur

Introduction

"Nous sommes tous schizophrènes. Consommateurs, mais aussi citoyens effarés par la dégradation de notre environnement, les inégalités de la mondialisation et la menace du réchauffement climatique. 
La solution ? Consommer mieux. Mais oui, c'est possible..."


Voilà le constat réaliste de la situation actuelle, notre situation à nous, consommateurs.

Merci au Nouvel Observateur d'avoir consacré un hors-série sur ce thème "vital" !

Je n'hésite pas une seconde ! Cela mérite bien un blog !
Je publie donc quelques pages de cet hors-série. D'autres articles, que je récolterais par ci par là, d'autres réflexions, d'autres idées qui me viendront à l'esprit, compléteront ce blog.

Un seul mot d'ordre, une seule envie, un seul objectif :

Plus belle, la vie !