ADD THE SLIDER CODE HERE

samedi 30 juin 2007

Un si bio mariage

L ' AMOUR « ÉCOSEXUEL »

On connaissait le métrosexuel ( le garçon qui s'épile le torse et se tartine de trois crèmes anti-radicaux libres ), l'übersexuel ( le supermâle tout poilu trop viril pour utiliser du déodorant ). Bienvenue à l'écosexuel, le nouveau concept qui fait fureur dans le milieu du dating ! Un spécimen humain à se faire pâmer de désir puisque, tous les socioexperts vous le diront, le vert n'a jamais été aussi tendance qu'aujourd'hui. Notre écosexuel est donc un être socioresponsable, qui mange bio et équitable, adepte de couches lavables et de voitures hybrides. Un mix de Nicolas Hulot et d'Al Gore. Plus sexy, tu meurs !
Aux Etats-Unis, les sites de rencontres certifiés écosexuels fleurissent déjà comme les cerisiers - sans OGM - au printemps. Sur Earth Wise Singles, vous aurez la garantie de rencontrer des « amis de notre mère la Terre », des fans de « jardinage organique », tous « concernés par les droits de l'homme et la paix dans le monde ». Sur Green-Passions ( Passions vertes, cela ne s'invente pas ), on vous promet du dating 100 % green, avec la photo d'un monsieur qui étreint un arbre. Plus pointu, Vegan Passions ( Passions végétariennes ) vous permet de consulter une galerie de photos de célibataires végétariens. Gare cependant ! Rencontrer l'âme soeur écologique n'est pas une mince affaire. Le « San Francisco Magazine » raconte ainsi les déboires de Rachel, très à cheval sur la verte étiquette. Pas question pour elle de flirter avec quelqu'un qui ne recycle pas. Elle admet à la limite le port de chaussures en cuir - une matière animale, beurk ! -, mais à condition que le candidat pense sérieusement à se dégoter une paire en chanvre. La miss s'était trouvé l'homme de ses rêves, mais - horreur ! - un jour, au petit-déjeuner, il s'était commandé du bacon et avait mis de l'aspartame dans son café ! Elle a rompu.


Une fois l'âme soeur dénichée arrive alors vite l'épineux problème du mariage. Heureusement, les wedding planners spécialisés dans l'éthique et le bio sont là pour vous aider. Le business explose : aux Etats-Unis, le premier Salon du Mariage bio aura lieu à Seattle en janvier 2008. Même folie en Grande-Bretagne, où le vert est le nouveau blanc. Au programme de la fête ? Une robe en coton équitable, ou au moins chinée d'occasion, histoire de faire la chasse au gaspi. Des petits fours bio, of course. Des fairepart en papier recyclé ( ou mieux, juste des e-mails ). Un système de covoiturage pour les invités. Et évidemment les mariés proposeront de compenser les émissions de carbone inévitables en ce jour béni ( ben oui, faut bien déplacer les tantes, papis et mamies, et tous les copains, le mariage en vidéoconférence, c'est pas trop convivial ) grâce à des donations ou en offrant la plantation d'un arbre par invité ! Surtout pas de lancers de confettis ! « Préférer le millet organique », nous conseille ainsi l'un des innombrables blogs consacrés à la question.
La France compte elle aussi déjà quelques adeptes du mariage bio. « Mais pour l'instant ils doivent plutôt faire appel au système D. C'est pour cela que nous avons décidé de nous lancer sur ce créneau », explique Anne-Sophie Lesage, de l'agence de wedding planner Histoires d'envie. Mike Metz, 33 ans, s'est lui aussi mis à organiser des événements écologiquement corrects, mariages, séminaires, etc ., avec son agence Passeurs d'Ethique. Il est directement impliqué dans l'histoire car il prépare depuis deux ans sa propre noce bio, qui aura lieu début juillet : une célébration 100 % verte avec dons d'arbres sur la liste, légumineuses oubliées au menu ( pour préserver la biodiversité ) et tutti quanti... Son voyage de noces ? « On hésite entre le Bhoutan en train et en vélo , ou l'Australie en bateau. On prendra trois à quatre mois... »


Mike est un vrai écosexuel qui refuse la consommation « conventionnelle » . « Chez nous, on a presque tout en alternatif, cosmétiques , nourriture, vêtements ... » Sa seule entorse ? « Notre maison. C'est du béton , on l'a réaménagée avec un système d'aérothermie , beaucoup moins glouton en énergie , mais on n'est pas satisfait. On réfléchit sérieusement à se faire construire une maison en bois. » Mike et sa future femme sont des héros. Ils ont deux enfants en bas âge et ils utilisent des couches lavables, sacrifice ultime ! « Juste une question d'organisation », réplique modestement Mike, qui avoue que sa future femme était moins « radicalement engagée » que lui et que sa conversion a été « progressive » . Novice, elle a encore quelques « mauvais réflexes ». Comme celui d'acheter du maïs en conserve. « Même bio, il n'est pas toujours certifié sans OGM ! »,
rappelle Mike. C'est tout un art, d'être écosexuel...

Doan Bui
Le Nouvel Observateur

1 commentaires:

Anonyme a dit…

Interesting to know.